Comment je suis devenue modiste
Créer une chapellerie demande beaucoup de temps, de ressources et de patience ! Je ne crois pas que tout le monde ait le courage de le faire, et il faut absolument une grande passion pour s'engager dans cette voie.
Je couds depuis l'âge de huit ans et j'ai su dès lors que j'étais destinée à travailler dans la mode. J'ai rencontré un conseiller d'orientation à trois reprises au cours de mes années de lycée, et mon choix de carrière est resté inchangé.
J'ai loué mon premier appartement à 17 ans (juste après le lycée) et je n'avais pas les moyens d'aller à l'université. J'ai fini par m'inscrire au programme de design de mode du Collège Lasalle à 20 ans, et j'ai abandonné après la première année, faute de moyens financiers (le Collège Lasalle étant une école privée).
J'ai essayé la fabrication de bijoux et j'ai même commencé à suivre un cours de forge à l'École de Joaillerie de Montréal vers l'âge de 25 ans, mais j'ai vite réalisé que j'avais trop de passion pour le textile pour travailler le métal et les pierres.
Après avoir tenté ma chance dans la création de bijoux, j'avais l'impression d'être coincée dans une impasse. Mon rêve de travailler dans la mode semblait s'éloigner petit à petit et je cherchais désespérément ma place sans ressources financières. Soudain, j'ai eu une révélation ! Pourquoi n'avais-je pas cherché plus tôt ? Je me suis souvenue de ma passion pour les chapeaux, et j'ai alors pensé à apprendre à les fabriquer !
Une recherche rapide en ligne ne m'a conduit qu'à une seule personne : Lucie Grégoire . Elle proposait un cours d'initiation à la chapellerie, et je me suis inscrite.
J'ai su dès le premier de mes trois cours que j'avais enfin trouvé ma voie ! Le seul problème était que la chapellerie était, et est toujours, un métier en voie de disparition, et qu'il me faudrait bien plus que trois cours pour développer mes compétences. Il me faudrait aussi acquérir du matériel et des matériaux coûteux, difficiles à trouver, surtout au Canada. Ce fut la fin de cette aventure pour un temps, une fois de plus déçue par mes contraintes financières, mais pleine d'espoir pour une voie qui porterait mon nom.
Peu de temps après, j'ai enfin entendu parler d'une école de métiers, l'École des métiers des Faubourgs, qui proposait une formation gratuite en modélisme. Inutile de préciser que je me suis inscrite sur-le-champ. J'avais enfin le sentiment de réaliser mon rêve de toujours : travailler dans ce secteur !
Durant les deux années de mon programme, j'ai simultanément pratiqué, expérimenté et fait des recherches sur tout ce qui touchait à la chapellerie. Lorsqu'est venu le moment de trouver un stage d'un mois, j'ai pris la décision cruciale de faire un stage chez Lucie Grégoire (la modiste avec qui j'avais suivi le cours d'introduction à la chapellerie trois ans plus tôt), plutôt que dans une entreprise de confection. Ce n'était pas une décision facile, mais ce fut la meilleure décision de ma carrière.
Ce stage m'a seulement confirmé que la chapellerie était ma vocation, mais j'étais très loin d'être prête à créer une entreprise !
Quelques mois après mon stage, un ami d'un ami s'est lui aussi intéressé à la fabrication de chapeaux, et j'ai donc commencé à lui donner des cours. Braeden et moi sommes devenus de bons amis et nous adorions passer du temps ensemble, fabriquer des chapeaux et discuter de tout ce qui s'y rapporte. Braeden possède maintenant une marque de chapeaux géniale, « Paterson Hat Company ».
Je lui avais expliqué combien il était difficile de trouver des blocs à chapeaux, et que ces blocs étaient essentiels à la fabrication de chapeaux. J'avais le sentiment qu'il me fallait un certain nombre de blocs avant même de pouvoir envisager de créer une entreprise.
Puis, un jour, par pure coïncidence, Braeden a découvert qu'un Torontois cherchait à vendre plus de 100 blocs à chapeaux dans le cadre d'une vente immobilière. J'ai sauté sur l'occasion et j'ai appelé le vendeur. Ce genre d'occasion ne se présente généralement pas deux fois, et je ne voulais pas la rater. Je crois que je n'avais jamais été aussi enthousiaste à ce sujet jusqu'à présent !
J'ai loué une camionnette et Braeden et moi avons fait l'aller-retour Montréal-Toronto en une journée. L'homme qui m'a vendu les blocs à chapeaux m'a dit que sa mère avait été infirmière toute sa vie et modiste à ses heures perdues. J'y ai vu un signe, car je travaillais alors comme assistante en pharmacie depuis une dizaine d'années. Il m'a également dit qu'une société de production lui avait proposé de le payer environ cinq fois le prix négocié, mais qu'il pensait que sa mère préférerait de loin que ce soit moi qui s'en charge. Je le dirai toujours : les étoiles semblaient alignées. Braeden et moi étions tellement emballés par la récolte que nous avions hâte de retourner à Montréal pour confectionner des chapeaux.
Divulgation : Nous avons reçu une contravention pour excès de vitesse par radar photo par la poste environ 2 semaines plus tard, ce qui témoigne de notre impatience de revenir à Montréal avec le butin !
J'ai acheté tous mes blocs de chapeaux en avril 2015 et j'ai lancé Heirloom en septembre suivant. La découverte de ces blocs a été le catalyseur de mon aventure dans la chapellerie. Je me suis inscrite à un cours pour apprendre à élaborer un business plan, tout en créant ma toute première collection, « The Gray Matter ».
Commentaires
Maya Neumann —
What a treat to find your story. Years ago, I stumbled into the world of hat making because of a love of textiles, craftsmanship, travel and entrepreneurialism. I started my hat journey with collecting religious headwear, learnt how to block felt from a Whirling Dervish hat maker, and in the past forty years, have found my hat- making niche working with the finest quality straw making durable classical hats for travelers, gardeners, beach- goers and every day hat wearing. I love being a hat maker and all the adventures it has afforded me.
abdulwahedmfta —
i want be miliner
Glynice Sheena October —
I was so intrigued by your article that about your millinery journey. I also recently went for classes and I am in the financial pickle as well as per your article but I have a passion for making hats though . Well done Samantha. I’m Glynice Perrang October
Highbek —
Wow, wow, slowly but surely.
I am still in the process, I kind of like crafts like millinery or embroidery. I am yet to make my choice, still confused.
Teale —
Stumbled onto this article and I swear it is kismet because our stories are so similar! Thanks for this little gem of hope in an otherwise chaotic world.
Gold —
I stumbled on your article/website. So lovely to read about how you got into millinery. Wish you the best.